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Objectif Bière Brassin #01 : Sunday Jetlag – American Pale Ale

Voilà, les 3 semaines de fermentation et 3 semaines de refermentation en bouteille sont derrière nous… Il est donc temps de goûter cette première bière Made in Objectif Bière ! Mais avant ça, je devais quand même vous montrer les coulisses de la dernière étape un peu technique.

L’embouteillage

L’enjeu était de comprendre comment resucrer comme il faut la bière avant sa mise en bouteille… Heureusement, « le tuto avait l’air super bien foutu chez Motlerhops », donc j’ai suivi à la lettre les instructions d’Alice, juste ici.

En plus du matériel que j’ai utilisé lors de mon premier brassin, il fallait donc m’équiper de quelques accessoires supplémentaires :

  • Un seau de 30L
  • Un robinet pour seau de brassage
  • Un tube de remplissage avec vanne
  • Une casserole dédiée à faire du sirop de sucre

Ah oui, au passage on est passés de 20L dans la cuve de brassage, à 18L dans le fermenteur, puis finalement 15L de produit fini, après quelques mesures de densité qui consomment à chaque fois 25cL, et le fond conique qui retient largement un litre du précieux liquide (+ les levures).

Je calcule donc la quantité de sucre en poudre nécessaire pour le resucrage de ces 15 litres, selon le style de bière souhaitée (ici une APA). On est donc à 7gr/L de sucre, soit 105 grammes. Le sirop de sucre est rapidement préparé et porté quelques secondes à ébullition, puis laissé de côté pour redescendre en température pendant que je prépare la suite.

Et la suite, c’est le nettoyage et la désinfection de tout le petit matériel et du tout nouveau seau de 30L qui va ensuite nous servir à accueillir le sirop de sucre (une fois qu’il sera redescendu à température ambiante), puis la bière contenue dans le fermenteur.

On nettoie et désinfecte également chaque bouteille de 75cL, puis on les place sur l’égouttoir. Je possède désormais un petit stock de bouteilles de réemploi, directement rincées après consommation. Ceci m’évite de devoir acheter des bouteilles neuves.

La toute dernière étape est donc de transvaser la bière du fermenteur vers le seau par gravité, en évitant d’oxygéner le liquide. Puis on met en place le tube de remplissage sur le seau de resucrage, et on enchaîne sur le remplissage et le capsulage manuel de 20 bouteilles de 75cL.

Le bilan eau de ce premier brassin

Le nettoyage des 20 bouteilles a nécessité 5L d’eau. Puis le nettoyage du fermenteur et du reste du matériel a demandé environ 10L d’eau, ce qui porte le bilan de consommation d’eau de ce premier brassin à 106L pour 15L de bière… soit environ 7.1L d’eau pour 1L de bière.

Je pensais avoir fait le maximum pour minimiser la consommation d’eau. Il va falloir réfléchir à des solutions pour être encore plus sobre. Si vous avez des pistes, je suis preneur 😉

La Sunday Jetlag

Mais revenons à ce qui nous intéresse aujourd’hui : la sortie de la première bière signée OB ! Je l’ai baptisée « Sunday Jetlag », car elle a été brassée durant un long dimanche, et ça s’est terminé assez tard 😀

La recette de cette SMASH Pale Ale / Chinook

Pour 15L de bière au final :

  • Eau : 20L à l’empâtage + 8.5L au rinçage
  • Malt : 5kg de Pale Ale
  • Houblon : 50g de Chinook (15g @ 60min + 35g @ 20min)
  • Levure : 11.5g de SafAle US-05 (1 petit paquet)
  • Sucre en poudre pour le resucrage avant mise en bouteille : 105g (7gr/L)

Densité initiale mesurée : 1064
Densité finale mesurée : 1014
Atténuation : 78%
Degré d’alcool attendu : 7.0%

L’étiquette de ce brassin éphémère

Deux semaines après l’embouteillage de cette première réalisation, un petit test de « buvabilité » s’imposait. Une fois que celui-ci fût validé, je m’attaquais à la création d’une étiquette simple et réutilisable pour mes futurs brassins.

On y retrouve le logo Objectif Bière, suivi de la mention « Brassin #01 », du nom de la bière, du style et du degré d’alcool. Le remplissage est assuré par une illustration fait maison. Sur la partie droite, un peu de storytelling et quelques mentions légales. Même si ces bières ne sont pas destinées à être commercialisées, c’est toujours un très bon entraînement.

Sortie en quelques exemplaires sur mon imprimante personnelle, elle habille désormais une dizaine de bouteilles que j’aurai plaisir à offrir à mes amis et clients 2024.

La dégustation

Au premier abord, cette bière apparaît plus foncée que prévu. Je pensais obtenir une bière dorée, ici on a une robe clairement cuivrée (ce qui cependant est courant pour le style APA). La mousse est blanche et très fine (abondante et bien persistante sur les dernières bouteilles).

Au nez, le résineux est présent, avec des notes fruitées dans un second temps.
En bouche les agrumes s’expriment (pamplemousse). L’amertume est prononcée.
La finale est portée par l’amertume et le résineux, l’alcool est assez présent.

Le bilan de ce Brassin #01

Les satisfactions

Assez content de ce premier brassin, même s’il n’est pas parfait. La tenue de mousse est pas mal, la bière est buvable, sans infection, c’est le principal.

Les améliorations à apporter

Je n’ai obtenu que 15 litres de bière au final contre 18 attendus. On devra mieux prendre en compte le volume perdu lors des transferts et des prises de densité.

Pour être dans le style American Pale Ale, il faudrait limiter le degré d’alcool à 5%. Ici, elle est clairement trop forte pour ce style (7%).

L’amertume est à mon goût un peu trop prononcée. La prochaine fois, on veillera à utiliser moins de houblon dans cette recette.

On notera peut-être une légère oxydation. Pour éviter l’oxydation, il faudra éviter d’enlever le barboteur même pendant le cold crash, en mettant moins de liquide dedans. Et faire très attention lors des transferts.

Les 2 dernières bouteilles étaient plus fortement resucrées et présentaient une belle mousse. Il faudra trouver une méthode pour mieux mélanger le sirop de sucre avant l’embouteillage. Par exemple en remplissant le seau de resucrage par la vanne du bas, et peut-être en agitant la bière avec un coup de fourquet préalablement désinfecté.

La suite ?

Cette SMASH est une recette que j’aurai plaisir à reproduire par la suite, en l’améliorant. Mais pour le moment, j’aimerais aussi être le laboratoire de test de quelques brasseries artisanales de la région. Alors n’hésitez pas à m’envoyer vos souhaits de tests de recettes !