Par le biais d’un jumelage entre les villes de Brebières et de Blairgowrie and Rattray, j’ai eu la chance de pouvoir découvrir l’Écosse durant 3 jours. La culture, les traditions, mais aussi les habitudes de consommation de la bière sont différentes entre Français et Écossais. Alors entrons en immersion chez nos amis des Highlands !
Culture et traditions
Avant de s’intéresser à la bière, intéressons-nous d’abord aux gens. Nous avons reçu un accueil chaleureux du Blairgowrie, Rattray & District Pipe Band, directement au son de la cornemuse ! Ce groupe est fier de faire perdurer les traditions de son pays, par le port du kilt, les costumes, la musique traditionnelle, et toute la culture qui va avec.
Nous avons pu participer à différentes représentations musicales, à la Blairgowrie High School, mais aussi au sommet du télésiège du Glenshee Ski Centre, dans un cadre magnifique, au coeur du parc national des Cairngorms.
Autre animation, le samedi soir nous étions invités à un Ceilidh, un bal traditionnel écossais où les danses (parfois complexes) se succèdent. Ce genre d’événement ne finit pas très tard (22h très précises) et permet de continuer la soirée ailleurs… Au bar, évidemment !
La consommation de bière en Écosse
The Cartwheel Inn était rapidement devenu notre point de chute, ce bar disposant d’une salle à l’arrière avec un 2° bar et une petite scène pour des karaokés endiablés, ou des petits concerts. Nous avons pu y goûter quelques bières écossaises ou anglaises de base : Tennent’s, Carling, Belhaven Best, McEwan’s. Elles sont toutes servies au fût, en pintes (57cl), et ne dépassent pas les 5% d’alcool. On peut également les commander en 1/2 pinte : pour eux, c’est un peu comme un galopin 😉
Les habitudes sont donc de boire de grands volumes de bière, mais à un faible taux d’alcool. Et vu les prix pratiqués dans les bars (entre £2 et £4 la pinte), la consommation est plutôt élevée, et on hésite moins à payer des bières à des inconnus 😀
Beaucoup de cidres bruts à la pression sont également proposés dans les différents bars. La raison est que l’Écosse possède un climat idéal pour le rendement des pommiers.
Je n’ai pas trouvé de caviste dans la ville, donc je suis allé voir ce que le Tesco du coin proposait comme bières à emporter.
Outre les rayons de simples lagers en majorité étrangères et sans grand intérêt, il y avait un rayon craft beers intéressant. De nombreuses cans au format 44cl sont proposées autour de £3 – £4.
À notre retour, on s’est régalés avec les bières de North, Northern Monk et Vocation Brewery.
Real ales et service au cask
Les « real ales » sont des bières particulières, dont le nom a été introduit par la CAMRA (Campaign for Real Ale). Elles sont brassées à partir d’ingrédients traditionnels, et leur fermentation secondaire est réalisée directement dans le « cask », un tonneau en inox qui sert à transporter et à distribuer la bière.
Les casks sont stockés à l’horizontale et mis en perce dans une cave ou un cellier non réfrigéré, il arrive donc que la bière ne soit pas très fraîche en été (même si les étés sont frais en Écosse) 😀
La grande différence avec un service au fût est que la bière est ici servie via une pompe à tirage manuel (les longs leviers visibles sur le bar), sans adjonction de gaz carbonique.
Le bec en col de cygne est plongé au fond du verre au début du service, puis le verre est progressivement descendu pour former un col de mousse crémeux. La carbonatation de la bière est faible voire quasi inexistante.
Blairgowrie and Rattray compte une dizaine de bars, pas mal pour une commune de 10.000 habitants ! The Fair O’Blair – JD Wetherspoon est l’un des bars de Blairgowrie qui propose des bières servies au cask (à 2 pounds la pinte !), en plus des bières classiques servies au fût.
Nous avons pu tester la Mayflower Session IPA, la très bonne Edinburgh Gold, et aussi la Abbot Ale (demi-pinte offerte par l’un des sympathiques clients). Mais les meilleures real ales se trouvaient finalement à 2 pas de notre hôtel, au Ericht Alehouse.
La folle histoire du Ericht Ale House
Avant le voyage, j’avais noté quelques adresses, dont celle du Ericht Ale House. Le dimanche, dernier jour du séjour, il fallait absolument que j’aille tester ce bar. Zoe Gulson, la nouvelle manager de ce bar était au comptoir ce jour-là en tant que cliente, tandis qu’un « volontaire » était au service. Elle nous explique ce mode de fonctionnement peu commun…
Ce bar figure en bonne place dans les magazines de la CAMRA, c’est donc un gage de qualité. Malheureusement, Kenny Fraser, son gérant, a subi un AVC en juin 2023, l’obligeant à fermer l’établissement. Une poignée d’habitués, ne voulant pas voir disparaître leur bar favori (et la licence qui va avec), ont décidé de reprendre l’affaire en tant que bénévoles ! La réouverture a pu se faire en novembre 2023, pour la plus grande joie des habitués, et aussi pour de nouveaux clients.
Au menu, pas moins de 6 real ales et 1 real cider (le tout servi au cask, bien sûr), et 2 autres bières et un cidre servis au fût. Nous avons pu déguster la Loch Lomond – West Highland Way, une très bonne American Pale Ale.
Ensuite, ne connaissant pas trop le style « 80 Shilling », on nous propose un échantillon de la Dark Moor de Kelburn pour se faire une idée. C’est une bière ambrée, à la base maltée et torréfiée.
Finalement, j’opterai pour la MòR – Ish!, une Caledonian IPA, tandis que mon collègue choisira la Loch Lomond – Helles Glen, une magnifique Lager.
On aura donc découvert de petites pépites dans ce bar, et il nous tarde d’y revenir un jour pour pouvoir tout tester ! On s’habitue vite à la faible carbonatation de ces real ales : moins de pétillance, mais plus de goût 🙂
Le bilan de ce voyage express
En plus d’avoir découvert ce qui se cachait derrière les termes « real ale » et « cask beer », nous avons rencontré des gens très accueillants, fiers de leurs traditions, et qui n’hésiteront pas à vous payer un verre si vous faites l’effort de venir leur parler 😉 Un grand merci à toute l’équipe du Blairgowrie, Rattray & District Pipe Band et à tous les locaux qui ont bien voulu discuter avec nous !
Le seul bémol était le court laps de temps passé sur place (à peine 3 jours entiers). Et la seule question, c’est « Quand est-ce qu’on y retourne ? » 🙂