En immersion dans la Brasserie des 7 Bonnettes !

La Brasserie des 7 Bonnettes, ou B7B, j’en parle souvent car c’est ma « brasserie de cœur ». J’ai habité à l’entrée du chemin qui mène aux fameuses 7 Bonnettes, le site mégalithique de Sailly-en-Ostrevent. Quand j’ai su qu’une bière se nommait La Bonnette, ça m’a tout de suite interpellé, et j’ai cherché à rencontrer le brasseur. C’était au festival Terres de Brasseurs 2014 sur la Grand’ Place d’Arras.

La brasserie venait alors tout juste d’être créée à Etaing par Thibaut Delamaïde et la gamme ne comptait encore que la Bonnette Blonde et la Bonnette Ambrée, puis sont arrivées la Triple et la Brune. La brasserie vient d’être reprise début 2023 par son apprenti, Luan Gora. Thibaut, de son côté, est parti brasser à Boulogne-sur-Mer, dans la Grange de Monsieur Guy.

La légende des sept bonnettes

On parle rarement de la légende autour du nom de cette bière artisanale. Les sept bonnettes, c’est un lieu mégalithique sur les terres de Sailly-en-Ostrevent, mais proche d’Etaing à vol d’oiseau. C’est un cromlech (enceinte de pierres) situé sur un tumulus (amas artificiel de terre). On y trouve 5 pierres dressées, une 6° se trouvant en contrebas. La partie visible des pierres mesure environ 70cm.

La légende raconte que le dimanche, six filles et un violoniste allaient y danser le soir au lieu d’aller aux vêpres. Jusqu’au jour où ils furent figés en terre par une punition divine.

Reportage & Brassage

Il est temps de vous présenter cette brasserie artisanale. Mais comment regarder avec un œil neuf une brasserie qu’on connaît déjà bien ? En y faisant un reportage complet lors d’une session de brassage, par exemple ! Me voilà arrivé à Etaing vers 8h30.

La salle de brassage est bien remplie, avec les 2 fermenteurs de 5hl des débuts de la brasserie, et 3 fermenteurs de 10hl + les 2 cuves de brassage / filtration et d’ébullition d’environ 6hl chacune. C’est parti pour environ 600 litres de Bonnette Festoch’ !

Un brassin est déjà en cours d’empâtage quand j’arrive, notre jeune brasseur aime se lever tôt ! Le concassage du malt pour le 2° « batch » de 600L le lendemain est fait entre 2 étapes. Ensuite on passe à la filtration de la maische dans la 2° cuve, et au rinçage des drêches.

Puis le précieux moût retourne dans la première cuve pour l’ébullition et le houblonnage.

On n’oublie pas le « dédrêchage » et la désinfection du matériel avant de pouvoir envoyer le précieux liquide dans le fermenteur n°1.

Tradition ou renouveau ?

Après tous ces efforts, on s’accorde une pause (bière & frites, évidemment). L’occasion de savoir si après la reprise, beaucoup de choses vont changer.

La gamme traditionnelle compte 8 bières permanentes : Blonde, Ambrée, Brune, Triple, IPA, Saison, Blanche, Blanche Framboise, et 2 bières saisonnières (Printemps et Noël). Là où d’autres brassent des bières très exotiques, Luan me confie : « Je souhaite conserver la gamme traditionnelle, car les gens aiment ces bières simples et authentiques ».

La Melting Hops, très appréciée et très demandée, est évidemment une incontournable de la brasserie. La gamme Craft Series comprend pour le moment 2 références : Imperial IPA et Milkshake IPA. Mais à l’avenir, elle va s’enrichir d’autres bières aux styles plus excentriques.

Une nouveauté lancée par Luan : 2 eaux-de-vie de bière sont prêtes et seront bientôt proposées à la vente, au format 50cL. Pour coller à l’esprit terroir, elles ont été baptisées « Eau-de-vie du Trinquise » et « Eau-de-vie du Marlenpuits », du nom de 2 ruisseaux qui passent le long du village d’Etaing.

A côté de la production pure et dure, l’accent a été mis sur la communication, avec un flyer distribué sur les communes aux alentours et des publications plus régulières sur les réseaux pour aller chercher une nouvelle clientèle. Quelques goodies sont arrivés dans la boutique, pour les B7B fans !

L’avenir de la brasserie

Quelques nouveautés ont donc fait leur apparition depuis le passage de fourquet entre Thibaut et Luan. Et ensuite, quels sont les projets à venir ? Luan avoue : « Premièrement, il faut assurer la production des nombreuses bières de la gamme. J’espère pouvoir porter la production annuelle à 400hl. »

Les premiers salons de la bière dans la région ont été riches en rencontres, et on s’y fait vite des amis brasseurs. Qui dit amis brasseurs, dit peut-être collabs à venir aussi !

La boutique a été transformée récemment et un nouveau comptoir fabriqué en palettes vous accueille fièrement… Ça ne serait pas pour une future taproom ? « Si, si ! Je veux créer un lieu de vie, de rencontres et d’amusement au sein de la brasserie. J’ai obtenu ma Licence III donc on va bientôt pouvoir consommer les bières de la brasserie sur place. »

Et connaissant le gaillard, la Brasserie des 7 Bonnettes n’a pas fini de vous surprendre ! 😀